SEII - Recherche - ULysse Game - Synthèse


Une innovation pédagogique et scientifique
pour l'enseignement et la recherche en économie et en gestion

Jules GAZON
Université de Liège

Description générale
Constitution des équipes
Initiation au jeu
Fonctions de décision


1. Description générale

A la différence des nombreux jeux d'entreprises existant déjà sur le marché, ce nouveau jeu s'appuie sur un modèle soucieux de rendre compte de l'interdépendance économique notamment en intégrant les décisions relatives à la microéconomie au modèle macroéconomique de la nation. Sur base de ce modèle, le fonctionnement de l'économie est totalement déterminé par les décisions que prennent les équipes de participants.

L'évolution (croissance, stagnation, régression) des principales grandeurs économiques mises en œuvre dans le jeu n'est donc fonction que des joueurs eux-mêmes et du modèle économique sous-jacent. Cette ouverture du jeu en fait son principal attrait et permet aux joueurs de vivre de très près la réalité économique grâce aux négociations qui restent déterminantes.

Dans sa première version ULYSSE GAME comprend sept équipes dans chacun des deux pays considérés, étant entendu que l'animateur joue le rôle des consommateurs. Quatre d'entre elles prennent en charge l'appareil productif.

A deux pays et avec quatre secteurs productifs, c'est plus de 3000 grandeurs économiques qui sont prises en considération et plus de deux mille équations qui en témoigne de la complexité des phénomènes appréhendés.

Les équipes se répartissent comme suit :

- l'équipe DURI représente le secteur des investissements, à savoir les biens d'équipements (bâtiments, travaux publics, machines, ordinateurs et équipements industriels) et la production pour la consommation finale en biens durables (maisons individuelles, automobiles, électroménagers, etc.).

- l'équipe MAPE représente la production de biens, qui par nature, sont utilisés en tant que consommations intermédiaires : les matières premières et l'énergie, certains produits manufacturiers : sidérurgie, produits chimiques, etc., ainsi que l'ensemble de ces biens destinés à la demande finale.

- l'équipe SETRA représente le secteur des services et des transports.

- l'équipe AGRA représente le secteur des produits agricoles et de l'industrie agro-alimentaire, ainsi que d'autres biens essentiellement de consommation finale non compris ailleurs (industrie textile, etc.).

Un cinquième groupe de joueurs, l'équipe SYNDIC, défend les intérêts des salariés (capital humain et ouvrier), des fonctionnaires et des enseignants.

Le sixième groupe, l'équipe BANQUE, joue le rôle du secteur bancaire. Ce dernier assume à la fois la fonction des banques de dépôt, de la Banque Centrale et d'une Société d'Investissement et de Crédit.

Un septième groupe, l'ETAT, incarne la politique économique du Ministre de l'Economie et des Finances et assume la publication des statistiques via l'Institut National des Statistiques (INS).

Outre l'information initiale qui leur est donnée (note de synthèse de Ulysse game, notes et documents propres aux différentes fonctions exercées), les équipes bénéficient d'un abonnement à un journal de conjoncture, publié sous la direction de l'INS, qui leur permet d'être au fait de l'évolution économique d'ensemble résultant des décisions des différents acteurs et d'effectuer leurs anticipations sur des bases plus assurées. Elles disposent par ailleurs de la possibilité de convoquer une conférence de presse ou de publier un journal chaque fois qu'elles considèrent que le secteur dont elles ont la charge court un risque particulier ou qu'elles désirent faire-part d'une information importante (exemples : différenciation des produits, prise de contrôle d'un secteur par un autre, nationalisation, grève, etc.).

Le Ministère de l'Economie et des Finances, élu sur présentation d'un programme au début du jeu, peut être remplacé si une majorité est à même de proposer un autre ministre pour une autre politique.

Le jeu est divisé en périodes représentant chacune une année d'activité. Durant chaque période, l'activité des équipes consiste à négocier avec l'ensemble de leurs fournisseurs et clients ainsi qu'avec les syndicats, l'Etat et la Banque. Les négociations portent simultanément sur les quantités et les prix des biens et services, sur le niveau de l'emploi, des salaires et des dividendes, sur les taux de pression fiscale, de sécurité sociale et le montant des aides accordées par l'Etat, sur les montants, les durées et les taux des emprunts.

Suivant une organisation préétablie de la période, les équipes annoncent leurs décisions, procèdent aux paiements en monnaie exclusivement scripturale (cette tâche étant entièrement assurée par le programme informatique), introduisent dans l'ordinateur les données qui les concernent et qui sont indispensables à la bonne marche de l'économie et à l'information de l'INS.

Les animateurs décident des consommations finales sur base des différents paramètres et variables constitutifs de la fonction de consommation. Ils sont aussi des "consultants" auxquels les équipes peuvent demander conseil et ils maîtrisent quelques paramètres afin de rendre compte d'éléments exogènes ou de situations sociales non endogénéisées, mais résultant des décisions des acteurs.

Tout comme dans la réalité, la performance des joueurs ne pourra s'apprécier qu'en fonction de l'adéquation des résultats aux objectifs. Ceux-ci dépendent du choix de société que chaque pays fera sur base d'un programme défendu par le Ministre de l'Economie et des Finances.

C'est à la lumière de ces choix qu'il conviendra, à la fin du jeu, d'analyser les résultats : croissance, chômage, inflation, mais aussi sécurité sociale, niveau de formation, santé publique, écart technologique, etc.

Dans une version ultérieure, on se propose d'intégrer au modèle :

- la bourse (BOURSE) organisée sur base d'une dotation initiale en actions, titres de propriété des secteurs productifs, à chaque participant;

- une diversification accrue et donc une augmentation du nombre de secteurs productifs;

- une concurrence intra-nationale au sein des mêmes secteurs d'activités;

- une économie mondiale basée sur plus de deux pays.

Comme les jeux SICI et SICIBEL, ses ancêtres, ULYSSE GAME place les acteurs au cœur de l’activité économique. Celle-ci s’identifie à une structure qui régit l’interdépendance des comportements. Mais les agents économiques que sont les joueurs ne se réduisent pas à des éléments "structurés dominés" par la structure ou le modèle mathématique sous-jacent. Les agents sont non seulement constitutifs de la structure économique, en outre ils la constituent par les relations qu’ils établissent entre eux. Ils ne sont pas seulement structurés, ils sont aussi structurants car ils font l’activité économique, le modèle n’assurant qu’une cohérence des comportements.

Ainsi, les grandeurs économiques sont soit négociées lorsqu’elles concernent une transaction, soit décidées par les acteurs en fonction de leurs préférences et objectifs. Il en est ainsi des prix, des salaires, des taux d’intérêt, du niveau des pensions, des taux de taxation et de sécurité sociale, des différentes dépenses de l’Etat, des préférences et de la demande des consommateurs qu’ils soient nationaux ou étrangers, des capacités de production, des importations et des exportations, des prises de participation dans les entreprises, des emprunts, de la création monétaire, etc.

Mais ces décisions sont aussi tributaires de lois économiques inspirées de la théorie économique. Ainsi, les fonctions de demande des consommateurs et de l'Etat sont dérivées d’une fonction d’utilité intégrant les contraintes de revenu et les effets de fortune. Les fonctions de production sont fixées pour chaque entreprise, mais varient d’une période à l’autre en intégrant les effets du progrès technique et des phénomènes de substitutions entre facteurs, eux-mêmes dépendant de décisions endogènes et exogènes à l’entreprise.

Enfin, la dépense d’un agent constitue nécessairement une recette pour un autre agent, ce qui implique de multiples équations d’équilibre entre ressources et emplois.

En fait ULYSSE GAME entre dans la catégorie des jeux dits "ouverts". En d’autres termes, les animateurs ne disposent pas d’un schéma préalable de déroulement du jeu que les joueurs devraient retrouver en "jouant bien". Le PIB, le taux de chômage, le taux d’inflation, …sont autant des grandeurs économiques qui résultent de l’ensemble des décisions des acteurs et dont on ne peut prévoir a priori l’évolution.

Ajoutons l’apport essentiel du traitement informatique.

En premier lieu, on peut mieux rendre compte de la réalité économique car la complexité du calcul ne constitue pas un handicap. De plus, il est possible d’opter pour des situations économiques de départ et des évolutions exogènes multiples.

En second lieu, les calculs résultant des décisions des acteurs seront forcément exacts et donc les résultats indiscutables.

Troisièmement, l’ordinateur pourra communiquer très rapidement tous les résultats propres aux décisions de chaque équipe ainsi que ceux qui se rapportent à l’évolution générale de l’économie. On peut ainsi espérer jouer un nombre de périodes suffisant pour qu’apparaissent les cycles conjoncturels, non pas prédéterminés –ce qui serait contraire à l’esprit du jeu– dérivant des décisions et erreurs d’anticipation des acteurs.

Les animateurs qui assument le rôle des consommateurs sont aussi des conseillers techniques que les équipes peuvent éventuellement consulter lorsqu’elles sont confrontées à un problème. Cependant les équipes doivent assumer elles-mêmes les responsabilités qui leur incombent dans l’élaboration de leur stratégie. Toutefois, elles peuvent faire appel aux animateurs en tant que consultants rémunérés (par souci de simplification la rémunération de la consultance sera attribuée à l'Etat).

En cas de litige, les parties concernées peuvent faire appel à un médiateur librement choisi parmi les participants.

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2. La constitution des équipes

ULYSSE GAME prévoit deux pays dont l’économie fonctionne de la même manière, ce qui signifie que le nombre et les fonctions des équipes sont identiques dans chaque pays.

Les participants sont répartis en nombres égaux entre les deux pays.

Les citoyens de chaque pays élisent un ministre de l’économie et des finances sur base d’un programme électoral qui doit préciser les grandes options de la politique choisie. Pour des raisons pédagogiques, il peut être souhaitable d’imposer a priori une orientation politique fondamentale au gouvernement de chaque pays. Par exemple, un pays choisirait d’office une politique libérale et l’autre une politique interventioniste que chaque chef de gouvernement devrait incarner. Cette option permettrait, à l’issue du jeu, de comparer la situation économique et sociale résultant de ces politiques dans chaque pays.

La répartition des joueurs par équipe dépend évidemment du nombre de participants.

Idéalement, on peut faire la proposition suivante pour chaque pays :

Total : 20 à 21 participants par pays.

Si le total est différent du total idéal, l’animateur adaptera la répartition en fonction des circonstances.

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3. L'initiation au jeu

Avant de laisser libre cours à l'initiative des acteurs, une période d’essai est nécessaire afin d’assimiler les différentes phases organisées en séquences, de manière telle que les décisions et calculs successifs soient possibles en raison des décisions et données antérieures.

Afin de faire prendre conscience aux acteurs de l’enchaînement temporel et de l’interdépendance des décisions, cette période d’essai est jouée en l’absence de toute négociation. En fait, l’animateur informe les acteurs des moments de négociations, mais impose le résultat de celles-ci. Pendant cette période d’essai, les acteurs se limitent à expérimenter la succession des phases et à prendre connaissance des concepts et grandeurs économiques inhérents à leur rôle. Une analyse minutieuse des résultats les concernant, généralement présentés sous forme de tableau, est de nature à les aider pour les négociations et anticipations du jeu proprement dit, qui commence sur base des données et résultats de la période d’essai. Par ailleurs, ils profitent de cette prise de contact pour se familiariser avec le logiciel servant de support au jeu.

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4. Les grandes fonctions de décision

A chaque période, les équipes doivent prendre un certain nombre de décisions. Chaque équipe est responsable de son organisation. Diverses solutions sont possibles : de l’exercice collectif de l’ensemble des responsabilités jusqu’à l’attribution, pendant un certain nombre de périodes, d’un titre précis et d’une responsabilité bien délimitée à chacun de ses membres.

4.1. Les Ménages et Particuliers (équipe MEP)

L’équipe MEP est assurée par l’animateur qui doit rendre compte de l’évolution de la fonction de consommation sans utiliser celle-ci comme un instrument, car, bien qu’agrégée, la consommation des différents biens et services résulte de multiples décisions individuelles décentralisées. L’équipe MEP gérant l’agrégation de ces décisions individuelles ne peut donc faire évoluer la fonction de consommation que très modérément d’une période à l’autre. C’est la raison pour laquelle l’animateur s’y substitue.

En définitive, les MEP doivent procéder aux achats des biens et services qu’ils estiment nécessaires à la satisfaction de ses besoins. Ces achats, se répartissant entre ceux provenant de la production domestique et des importations, sont évidemment fonction du revenu disponible mis à la disposition des MEP, des prix relatifs des divers biens, de la variation de la fortune et des préférences que manifestent les consommateurs entre les biens et services qu’ils consomment. Enfin, en ce qui concerne la demande de biens durables fournis par le secteur DURI, les MEP procèdent à un arbitrage entre l’achat de cet investissement , le rendement de l'épargne placée à revenu fixe et les prises de participation dans les secteurs productifs. Bien entendu, le revenu disponible est notamment constitué des salaires nets d’impôt que reçoivent les trois catégories de travailleurs, à savoir les ouvriers, les enseignants et le capital humain, ainsi que des transferts de sécurité sociale composés des allocations de chômage, des allocations de soins de santé et des pensions de retraite. Pour les raisons déjà évoquées, les préférences des consommateurs sont censées ne changer que faiblement d’une période à l’autre. Toutefois ces variations régies par l’animateur peuvent refléter des élasticités-prix différentes suivant les biens, des modifications de préférence dues à un marketing particulièrement actif de l’un ou l’autre secteur ou tout simplement une autre décision autonome des MEP. Inutile de préciser que de telles décisions sont particulièrement redoutées par le secteur productif. Par ailleurs les MEP prennent des participations dans le capital des secteurs productifs nationaux et étrangers, ainsi que dans la Banque Nationale.

4.2. L’Etat (équipe ETAT)

Dans ULYSSE GAME, la fonction de l'Etat est essentiellement ramenée à celle du Ministre de l'Economie et des Finances. Celui-ci est élu par les citoyens de chaque pays constitué des joueurs de ce pays. Son mandat dure en principe une journée, mais il peut être renversé si une majorité se dessine pour une autre politique ou tout simplement pour un autre Ministre.

Le Ministre organise son ministère de façon efficiente en vue d’effectuer les différentes tâches assez rapidement.

1°) Il fixe les taux d’imposition valables pour une période, mais pouvant rester stables pendant plusieurs périodes. Ces taux concernent l’impôt sur les revenus des MEP, sur les bénéfices de sociétés, sur les revenus de l’épargne et sur les dividendes, les taux de TVA sur les divers biens et services, les droit de douane ainsi que les taux de cotisation à la sécurité sociale.

2°) Il peut opposer son veto à la politique monétaire et à la politique de change menée par la Banque centrale; autrement dit, la Banque centrale doit obtenir l’accord de l'Etat pour fixer le niveau du taux d’intérêt directeur et le taux de change. Par ailleurs, c’est l'Etat qui définit l’encadrement du crédit éventuellement suggéré par la Banque centrale.

3°) Il définit l’objectif budgétaire (déficit ou boni) pour la période.

4°) Il négocie les subventions aux secteurs productifs.

5°) Il négocie avec le syndicat l’emploi public (fonctionnaires et enseignants) ainsi que le niveau de rémunération et divers avantages sociaux : taux d’indemnité de licenciement, taux d’allocation de chômage et de pension de retraite, le niveau d’intervention de l'Etat dans les frais de santé.

6°) Il détermine les achats de l'Etat pour les différents biens et services en précisant ce qui est importé. Cette demande de l'Etat est évidemment fonction de l’objectif budgétaire, de l’estimation des autres dépenses de l'Etat, des prix relatifs des biens et des préférences de l'Etat, une variation de celles-ci pouvant résulter d’une volonté de relance sélective.

7°) Il décide si l'Etat participe aux augmentations de capital des secteurs productifs.

8°) D’une manière générale, il peut mettre en pratique tout règlement qu’il juge utile (par exemple le contrôle des prix), mais pour ce faire, il est souhaitable d’en envisager la faisabilité avec l’animateur.

9°) L’Institut National de la Statistique (INS) est rattaché à l’équipe ETAT. Il est chargé d’éditer pour chaque période le Bulletin Officiel de la Statistique reprenant les principaux agrégats économiques de la période en procédant à une analyse sommaire de leur évolution ainsi que de la conjoncture. Le choix est laissé à l’appréciation du ministère. Toutefois, il paraît évident que les grandeurs suivantes doivent faire l’objet d’une publication régulière : PIB, revenu disponible des MEP, emploi et chômage, production, consommation, investissement, indice des prix, taux de salaire, balance des paiements. Mais l'INS décide des autres grandeurs qu'il souhaite publier. En plus il est nécessaire que les acteurs puissent suivre l’évolution de la politique fiscale, du déficit ou boni budgétaire, de la dette publique, des taux d’intérêt directeurs, du taux de change, etc.

4.3. Le système bancaire (équipe BANQUE)

Dans ce jeu, l’équipe BANQUE concentre les fonctions de la Banque centrale ainsi que celle de la Banque de dépôts et de crédits. De plus l’informatisation du jeu implique que tous les paiements se font en monnaie scripturale, c’est-à-dire par enregistrement au débit du payeur et au crédit du bénéficiaire. Il en résulte une comptabilisation par ULYSSE GAME sur une base annuelle qui se transcrit dans le bilan de la Banque. Les dépôts proviennent des MEP et éventuellement des secteurs productifs, si ceux-ci disposent d’une trésorerie annuelle positive. Théoriquement l'Etat pourrait être déposant, mais, eu égard aux conditions initiales imposées en matière de dette publique, cette éventualité est peu probable. Les prêts à court terme ne sont octroyés qu’aux secteurs productifs en cas de trésorerie négative, tandis que les prêts à long terme sont destinés aux secteurs productifs généralement pour financer les investissements et à l'Etat pour financer sa dette. Par ailleurs les réserves de change du pays sont inscrites à l’actif du bilan de la BANQUE et évolue en fonction du solde de la balance des comptes. L’économie d’ULYSSE GAME n’utilisant pas de monnaie fiduciaire et tout paiement impliquant un mouvement de comptes au sein même de la Banque, aucune réserve n’est imposée. Toutefois les crédits qu'octroie la Banque peuvent engendrer une création de monnaie, de même qu’une restriction du crédit peut impliquer une destruction de monnaie Suivant la politique monétaire souhaitée, en concertation avec l'Etat, la Banque devra adapter le niveau des taux d’intérêt et éventuellement réglementer le crédit. En matière de politique de change, le jeu prévoit un régime de taux de change fixe "administré " par la Banque en concertation avec l'Etat et avec la Banque étrangère si un accord de coopération a été conclu pour ce faire. Si une Banque choisit un régime de change flexible, l’autre Banque ne peut évidemment faire que le même choix. Dans ce cas, les deux BANQUES calculent la variation du taux de change de période en période en fonction du marché des devises reflété par le solde de la balance des comptes.

En conséquence, les tâches principales de la BANQUE sont les suivantes.

1°) Elle décide, en concertation avec l'ETAT, le niveau du taux d’intérêt directeur et négocie les taux d’intérêt débiteurs pour les différents emprunteurs.

2°) Elle prend l’initiative pour un éventuel encadrement du crédit et soumet ses suggestions à l’ETAT pour la décision finale.

3°) Elle fixe le taux de change de période en période en concertation avec l'ETAT; toute modification du taux de change en régime de taux de change fixe implique une négociation avec la BANQUE étrangère.

4°) En tant que gestionnaire d’entreprise, elle décide s’il y a lieu d’augmenter son capital et fait appel au marché des capitaux nationaux. En tant que banque d’affaires, elle peut prendre des participations dans les entreprises nationales et étrangères.

5°) Elle négocie les emprunts avec l'ETAT et les secteurs productifs et suit les tableaux de remboursement de chaque débiteur.

6°) Elle publie, à la fin de chaque période et à destination de tous les acteurs, le Rapport bancaire qui, à travers le bilan de la BANQUE, fait le point sur l’évolution du crédit, l’endettement de l'ETAT et des secteurs productifs ainsi que sur la politique monétaire. De plus, elle analyse la balance des paiements, l’évolution des réserves de change et la politique de change.

4.4. L’action syndicale (équipe SYNDIC)

D’une manière générale les syndicats défendent les intérêts des travailleurs, à savoir ceux des ouvriers, du capital humain et des enseignants. On s’attend à ce que SYNDIC vise le plein emploi, l’augmentation des rémunérations, voire une certaine harmonisation de celles-ci. Bien que ces objectifs puissent être contradictoires, SYNDIC est libre de fixer ses priorités et de définir sa stratégie : une stratégie d’opposition dure et ferme recourant à la grève ou une stratégie de coopération et d’accords de long terme. Par ailleurs, SYNDIC veille à améliorer les divers avantages sociaux, tels les indemnités de licenciement, les allocations de chômage, les pensions de retraite et les soins de santé. Quelle que soit son opinion doctrinale, socialisante ou libérale, SYNDIC est conscient que l’on ne peut partager que ce que l’on crée et, à ce titre, il s’inscrit dans une volonté de croissance. Aussi est-il intéressé au premier chef à la politique économique menée par l'Etat, qu’il peut chercher à influencer. Son seul moyen de pression étant la grève, celle-ci doit être utilisée en dernier recours. Elle peut être générale ou localisée à l’un ou l’autre secteur. S’agissant des secteurs productifs, elle implique une réduction des capacités de production pour la période; par contre si elle concerne l'ETAT, c’est l’efficience économique qui est menacée. .

Les missions de SYNDIC sont les suivantes.

1°) Il négocie l’emploi, les rémunérations et les indemnités de licenciement du capital humain, des enseignants et des ouvriers de l'ETAT.

2°) Il négocie les rémunérations et les indemnités de licenciement du capital humain et des ouvriers de chaque secteur productif.

3°) Il négocie avec l'ETAT le taux d’allocation de chômage et de la pension de retraite ainsi que l’intervention de l'ETAT en frais de santé.

4°) Il peut, s’il le juge utile, participer à la négociation des aides de l'ETAT aux secteurs productifs.

5°) Après négociation et en cas de désaccord, il peut décider la grève à l'ETAT et/ou dans divers secteurs productifs. Celle-ci diminue l’efficience et/ou la capacité des secteurs productifs dans une mesure déterminée par l’Animateur qui apprécie la durée de la grève en fonction de l’évolution des négociations. L’Animateur fait également prendre conscience du climat social aux différents interlocuteurs, apprécie si la tension sociale peut être maîtrisée et évalue les risques d’attentat, aptes à détruire définitivement une certaine quantité des capacités de production.

6°) Il publie un Rapport syndical annuel reprenant notamment l’évolution de l’emploi, du chômage et des rémunérations et en fait une analyse critique. Par ailleurs, il peut prendre l’initiative d’un périodique combatif, engageant la polémique.

4.5. Les secteurs productifs

Chaque secteur productif est géré comme une entreprise.

Si le nombre de secteurs productifs est réduit à quatre dans chaque pays, la concurrence s’exerce uniquement au niveau international entre secteurs de même nom. Il s’agit de :

Les secteurs productifs constituent le cœur de l’activité économique. Ce sont eux qui avec la BANQUE créent la valeur ajoutée.

Les gestionnaires des secteurs productifs assurent toutes les fonctions de management nécessaires au bon fonctionnement de l’entreprise. La direction générale définit les options stratégiques, en termes d’investissement et de capacité de production, du marketing-mix (essentiellement fondé sur le produit, le prix et la promotion; la distribution étant régie par ULYSSE GAME) des relations sociales et particulièrement le niveau salarial. Elle négocie les ventes et les prix en réponse à la demande finale et à la demande intermédiaire. La direction de production analyse, de période en période, la technique de production communiquée par ULYSSE GAME, afin d’en saisir les évolutions et de prendre ainsi des dispositions en vue d’améliorer la productivité. Elle définit le niveau de production en fonction des commandes et du niveau de stock retenu. Elle négocie les prix d’achat, éventuellement assistée des autres membres de l’équipe, et procède à l’embauche des ouvriers et du capital humain ainsi qu’aux achats intermédiaires. La direction financière analyse le compte de résultat et le bilan communiqué par ULYSSE GAME. Elle négocie les subventions de l'Etat. Elle décide, en accord avec la direction générale, le montant des dividendes et les modalités de financement, soit par autofinancement, soit par emprunt, soit par une augmentation du capital. Elle convoque une assemblée générale des actionnaires lorsque c’est nécessaire.

En définitive les missions suivantes sont assumées par chaque secteur productif.

1°) Il négocie les subventions de l'ETAT.

2°) Il négocie les rémunérations et les indemnités de licenciements du capital humain et des ouvriers avec SYNDIC.

3°) Il annonce le prix unitaire de référence, SETRA annonçant en plus le coût de transport, et négocie les rabais octroyés pour la demande intermédiaire, qu’elle soit d’origine domestique ou étrangère.

4°) Il décide de la variation de stock souhaitée.

5°) Il détermine les niveaux de ses importations dans l’ensemble des biens et services intermédiaires.

6°) Sur base de la demande finale (demande des MEP, demande de l'ETAT, exportations) qui lui est adressée et avec l’aide du logiciel, il estime la demande globale qu’il devra satisfaire.

7°) Il décide de sa capacité de production théorique et, en conséquence, de sa demande d’investissement, le secteur DURI s’efforçant d’atteindre une capacité de production suffisante pour pouvoir répondre à l’ensemble des investissements envisagés. La capacité de production effective peut évidemment être inférieure à la capacité théorique s’il y a des grèves et/ou des attentats. Chaque investissement incorpore un progrès technique dépendant, d’une part, de l’importance de la recherche, du développement et du niveau général de connaissance de l’entreprise et du pays en général, et, d’autre part, de "chocs" exogènes rendant compte d’inventions. C’est aussi via les importations de biens d’équipement qu’une diffusion internationale de la technologie s’opère. Chaque secteur doit, en tant qu’entreprise, rechercher comment et en raison de quelles grandeurs économiques le progrès technique évolue et quels sont les effets de substitution entre facteurs que l’investissement génère. Plus la connaissance de ces phénomènes sera élevée, plus il comprendra l’évolution de sa fonction de production et donc de sa productivité physique globale.

8°) Il détermine sa production en vue de répondre à la demande globale (demande finale plus demande intermédiaire) qui lui est adressée. Le niveau des achats intermédiaires nécessaires est déterminé par les coefficients techniques calculés et communiqués par ULYSSE GAME. De même, les coefficients d’emploi permettent de fixer le capital humain et le nombre d’ouvriers nécessaires à la production. Toutefois si la capacité de production effective n’est pas suffisante pour satisfaire la demande, la production sera nécessairement limitée au niveau de la capacité de production effective et la demande ne pourra être satisfaite que si le stock est suffisant. A défaut la demande finale devra être revue à la baisse, à commencer par la demande des MEP domestiques. Ce problème complexe est résolu par ULYSSE GAME. Il est pourtant attendu des acteurs qu’ils prennent leurs dispositions pour éviter cette situation de pénurie.

9°) Il décide, s’il y a lieu, de procéder à une augmentation de capital et négocie la vente des nouvelles actions avec les actionnaires potentiels : les secteurs productifs, les MEP, la BANQUE de chaque pays ainsi que les deux ETATS.

10°) Il détermine les besoins de financement résiduels à long terme et, si les capacités d’autofinancement sont insuffisantes, il négocie un emprunt avec la BANQUE.

11°) Il analyse son compte de résultat et le bilan calculés et communiqués par ULYSSE GAME, après avoir fixé le niveau des dividendes, suite à la communication du résultat de l’exercice après impôts.


Introduction, Historique, Description, Innovation, Note de synthèse, Photos

Université de Liège, HEC-Ecole de Gestion de l'ULg, Département d'Economie
Dernière révision : 13/06/05